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Poésie en/d’exil (résidence)

POÉSIE EN EXIL N°1

Lectures croisées trilingues à l’issue d’une résidence de traduction en russe, dari, français.

le vendredi 18 novembre 2022, à 19h00

Avec
Pavel Arsenev, Mostafa Hazara


En partenariat avec L’atelier des artistes en exil et Montévidéo & La Cômerie
À l’occasion du 5ème festival Visions d’exil

À Montévidéo, 3 imp. Montévidéo, 13006 Marseille

« Depuis que j’assiste ou même participe aux événements du Cipm et de l’Atelier des artistes en exil, j’ai inévitablement ressenti une condensation phraséologique autour de notion d’exil, qui, il s’est avéré, peut avoir sa propre poétique. Bien que cela ne rende pas politiquement la position de l’exilé plus optimiste, elle peut être comprise et habituée linguistiquement.

J’ai été attiré par la notion d’exil linguistique qui a émergé ici : nous nous retrouvons tous jetés dans telle ou telle langue, y agissant d’abord par le ressenti et doutant de nos expressions (et de ce fait, dans ce qui s’y exprime aussi), mais peu à peu on s’habitue à compter cette langue native, on l’utilise presque sans réfléchir, peut-être même en perdant l’intérêt ou l’attention envers lui. La prochaine fois, nous ressentons à nouveau une anxiété langagière dans trois cas — 1) si nous avons des enfants qui l’apprennent par tâtonnement et que nous sommes assez attentifs à ce processus; 2) si nous écrivons de la poésie dans lesquels l’action des expressions courants est suspendue, le sens est redéfini, et l’adressage est dispersé ; et enfin 3) si nous nous trouvons dans un exil politique ou économique et cherchons à nous installer dans un nouveau pays, une nouvelle culture et une nouvelle langue. Pourtant, chacun de ces cas tout à fait extraordinaires nous renvoie au sens du langage, rendant son usage à nouveau incertain, attentif et intéressé.

De plus, le sens de la matérialité linguistique est aggravé dans le cas de traductions poétiques mutuelles de deux exilés linguistiques — de régions aussi différentes que l’Afghanistan post-séculaire et la Russie post-soviétique, apparemment retrouvés en exil politique pour des raisons comparables, mais traitant le problème de l’exil linguistique dans des manières différentes (parmi les modes de le traiter, on peut mentionner l’essai de maintenir un lien avec la langues native en exil, de négocier avec diaspora, ou un métissage radical avec l’autre langue). Bref, ces tactiques d’exil linguistique, en partie abstraites comme programmes linguo-philosophiques, et d’autre part assez politiquement urgentes, je les proposerais comme cadre de travail sur les traductions ou y consacreraient notre éventuel dialogue avec Mustafa. »

Pavel Arsenev

L’atelier des artistes en exil, structure unique en France, a pour mission d’identifier des artistes en exil de toutes origines, toutes disciplines confondues, de les accompagner au regard de leur situation et de leurs besoins administratifs et artistiques, de leur offrir des espaces de travail et de les mettre en relation avec des professionnels afin de leur donner les moyens d’éprouver leur pratique et de se restructurer.


«Poésie objective» (cycle d’objets poétiques)
Vernissage 2-3 Decembre
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«Disparition élocutoire»
Objet poétique, en hommage à S. Mallarmé

«Je est un autre»
Objet poétique, en hommage à A. Rimbaud

«Si un poème est jeté à travers une fenêtre, il devrait se briser…»
Objet poétique, en hommage à D. Kharms